Techniques standards
J'ai été inspiré par une photo, vue il y a déjà quelques années, pour réaliser ce diorama.
Sur cette photo, nous pouvions voir un Albatros D.III ou D.V, l'angle de vue ne nous permettait pas de bien définir la dérive, tracté par un camion plateau, où l'avion avait perdu une roue.
Je me suis dit que cette mésaventure aurait pu arriver à tout le monde tant ces appareils n'étaient pas aussi robustes que ceux de notre génération et que les terrains et chemins n'étaient pas aussi praticables.
Aussi, j'ai opté pour le Spad XIII de l'as américain Eddie Rickenbacker tracté par un camion Mack AC, restons américain !
Toujours au 1/72ème, j'ai ressorti une vieille maquette du Spad XIII de Esci, marque qui n'existe plus et que l'on ne retrouve que dans les bourses d'échange, souvent pour s'en débarrasser, un collector en sorte, où peu de travail n'était demandé puisque les ailes étaient retirées, souvent pour les transports terrestres, et le poste de pilotage ainsi que le moteur recouverts d'une bâche.
Avec le chauffeur du camion bien embarrassé, voici le résultat de ces dizaines d'heures passées, les 2/3 ont été consacrées au diorama avec certains détails comme les feuilles mortes balayées par le vent dont certaines finissent leur course dans le fossé ou la clôture en fil barbelé, le tout en scratch.
Voici les grappes du Spad XIII de Esci, c'est loin d'être du Eduard ou du Roden...
Et en guise de siège, un bout de plastique
Ce sont les même sièges que l'on retrouve dans les dernières maquettes sorties, au 72ème, par Italeri, ces derniers mois (Spad XIII, RAF SE.5a et Albatros D.III). Ils auraient pu faire un petit effort !!!
Le Spad XIII de Esci n'a que la déco de l'as italien Francesco Baracca, aussi j'ai cherché dans mes collectors et j'ai pu trouver la déco qui m'intéressait dans la boîte de Revell des années 1974.
Le montage, en partie, du Spad fût relativement simple.
Il a fallu néanmoins légèrement poncer les nervures du fuselage et stabilisateur car trop prononcées.
Les trains d'atterrissage et mâts du fuselage ont été affinés.
Le poste de pilotage n'a pas été réalisé car il allait être recouvert.
Quelques petits détails ont été rajoutés mais sans plus.
Les décalcomanies sont apposées et il a fallu repeindre l'ovale autour du chapeau américain en rouge car le décal de Revell était blanc.
Chacune des bandes bleu-blanc-rouge sur le train d'atterrissage, et seulement d'un côté, font moins d'1/2 mm de large.
L'extrémité des pots d'échappement sera coupée alors que la majorité des Spad avaient des pots longs et le bout effilé.
LE CAMION
Le Mack AC provient de la marque RPM, bien plus récente.
Le camion Mack AC de RPM est un régal à monter, sans grandes difficultés.
Déjà bien avancé :
Le plateau est peint à l'huile avec des effets bois puis j'ai appliqué un vernis qui a eu une drôle de réaction car des craquelures sont apparues, ce qui n'est pas désagréable et plutôt réaliste
Le plateau monté sur le châssis.
Le dessous. Une légère patine a été réalisée.
Le verre du gros phare a été découpé à l'emporte-pièce dans du Rodoïde.
L'effet bombé n'est dû qu'à la pression lors de la découpe.
LE DECOR
Développement du diorama et décors :
Le support est sculpté dans du polystyrène extrudé, le fossé y est creusé et la route en contre-bas par rapport au pâturage.
Le tout est coffré à l'aide de carton un peu épais.
J'ai enduit la route avec du plâtre et avant le séchage final, j'ai simulé les passages de roues diverses.
Le fond du fossé est peint en marron, puis le pâturage, que tous les spécialistes des réseaux ferroviaires connaissent bien, est collé.
Une fois bien sec, j'ai coulé de la Résine Cristal "Gédéo" de Pébéo (que l'on trouve dans magasins d'arts ou Cultura), où j'ai rajouté quelques gouttes d'encre de chine de couleur vert, bleu et marron, pour simuler le fond, sur une épaisseur d'environ 2 mm.
On peut remplacer l'encre par de la peinture pour vitrail.
Compte tenu de la surface, deux gouttes de chaque couleur ont suffi.
Je préfère attendre 24 heures pour un bon séchage.
Pour la végétation aquatique, j'ai découpé dans une barquette alimentaire en aluminium des brins fins qui ont été peints, puis collés sur la résine.
C'est à ce moment que j'ai intégré la roue du Spad.
Une fois sec, deuxième coulage de résine, sans encre.
Et une fois à nouveau sec, troisième coulage de résine, toujours sans encre, et avant le séchage final, il faut être patient, je donne une légère ondulation avec un séchoir à cheveux.
S'il n'y a pas d'éléments en plastique ou résine, on peut souffler de l'air chaud, la résine se travaille aisément, sinon air froid.
Il faut s'y prendre à plusieurs reprises avec le séchoir, car la résine a tendance à revenir bien lisse.
A ma mauvaise surprise, lorsque j'avais attaqué mon dernier coulage de résine, je l'ai vue humidifier le pâturage. Elle se propageait dans l'herbe.
L'herbe était alors trop brillante, j'ai attendu que ce soit parfaitement sec pour reprendre à la peinture l'herbe, brin par brin, non je plaisante
Les poteaux en bois proviennent de petites branches de chêne, coupées en quatre.
Une petite souche d'arbre a été rajoutée sur le bord de la route.
Le plâtre de la route est recouvert de litière pour chat tamisé, fixée à la colle à bois diluée à l'eau.
De plus gros morceaux de litière ont servi à faire les cailloux au bord du fossé et sur la route autour du nid de poule.
LES BARBELES
L'étape la plus intéressante, le barbelé.
Il existe plusieurs types de fil barbelé, les simples, les doubles, etc.
J'ai opté pour le simple pique et chacune des piques sont espacées de 30 cm, soit 4 mm au 72ème.
Voici le modèle :
Sur un morceau de bois, j'ai fixé deux aiguilles et attaché un brin de fil électrique.
J'ai coupé des longueurs de 2 à 3 cm de fil Coaxial dénudé (fil d'antenne) et compte tenu des trois longueurs pour représenter la clôture, il en fallait 175 !!!
Autour de ce fil électrique, j'ai enroulé les bouts de fil Coaxial en faisant trois boucles.
Plusieurs heures ont été nécessaires pour enrouler ces fils.
Pour que tous les piques aient la même longueur, j'ai calé chacune des boucles contre mon réglé métallique, sur la tranche, et coupé avec un cutter.
Je retournais la boucle et faisait la même opération. Attention, ça peut sauter
Encore plusieurs heures pour faire les 175...
Sur une feuille, j'ai tiré un trait et marqué tous les 4 mm.
J'ai pris un longueur de fil Coaxial, j'ai enfilé ces petites piques et j'ai apposé une micro goutte de cyanolite à chacune de ces piques tous les 4 mm.
La longueur terminée, j'ai enroulé un deuxième fil Coaxial autour du premier en prenant les piques.
Et mon barbelé était fini ! Du pur scratch !
J'ai tenté de fixer ce barbelé, comme en réalité, avec un U dans le poteau,toujours avec le fil Coaxial, mais il fallait faire deux trous au forêt de 0,3 mm pour chaque U.
J'en ai fait un, avant d'enrouler le barbelé autour du poteau, comme j'avais prévu.
Pour les autres, je n'ai fait qu'un trou et j'ai fait une boucle avec un fil de pèche de 0,05 mm afin de tendre le barbelé, puis une goutte de cyanolite.
J'ai même représenté un raccord de fil barbelé.
Quelques touches de peinture rouille à certains endroits.
les vaches sont très légèrement patinées et je pense que c'est l'ensoleillement qui les rend aussi belles. Il n'y a pas que des vaches crottées ou bouseuses !
LES FEUILLES
Pour faire les feuilles mortes balayées par le vent, j'ai testé plusieurs feuilles : roseau, fougère et chêne.
Le roseau est trop nervuré, la fougère se replie et l'extrémité est pointue donc j'ai pris le chêne.
En tenant compte des nervures de la feuille, j'ai coupé mes feuilles à l'aide d'un gouge à linogravure.
La gouge étant en U, il faut s'y prendre à deux fois pour faire une feuille...
C'est encore très long à faire.
Toutes découpées, elles ont été collées une à une, à la colle à bois, sur la route, contre la souche ou quelques cailloux, et dans l'eau seulement d'un côté, comme si le vent les avait poussées dans une seule direction.
Le résultat... à l'écran !...
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