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"Anything to report, legionnaire whereyouparkedthebus ?"  "No centurion, nota bene..."

Le camp romain

 

La légion romaine en campagne élève un camp retranché à chaque halte, ne serait-ce que pour une seule nuit. Il semble que cette pratique soit apparue après la réforme de Camille, mais malheureusement à l’heure actuelle, rien ne permet de la dater formellement. Chaque légionnaire transportait en plus de son barda deux piquets en bois de section carrée terminant en pointe à chaque extrémité d’une longueur approximative de 1,70m. Ils étaient destinés à être plantés (à une profondeur moyenne de 30cm) au sommet de la levée de terre et liés entre eux tant au niveau du sol qu’au sommet de manière à former une palissade (vallum), assurant au camp un périmètre retranché d’environ 1760 mètres (580m x 290m) soit une surface de 16,82 hectares.

 

La levée de terre (agger) était constituée avec la terre provenant de déblais du fossé (fossa) qui était creusé devant. Ce fossé était large de 4,50m sur 2,25m de profondeur. Quant à la levée sa base était large de 5,50m pour une hauteur de 1,25m, le sommet ayant une largeur de 2,75m.Un chemin de ronde placé derrière la palissade faisait le tour du camp. La surface extérieure de la levée de terre était recouverte des mottes d’herbes arrachées lors du creusement du fossé rendant ce plan incliné plutôt glissant pour tout ennemi éventuel et solidarisent la contrevallation évitant les risques d’éboulement.

 

L’emplacement du camp a été choisi par un détachement d’éclaireurs mené par un tribun. L’officier prenant toujours soin de choisir un endroit plat, aussi dégagé que possible et à proximité d’un point d’eau et de prairies permettant le fourrage des chevaux ainsi que des bêtes servant au train. Les hommes sous les ordres du tribun procèdent à l’arpentage du terrain. L’emplacement de la tente du légat, le prétoire (praetorium), l’autel, la tribune et la tente des enseignes sont fixés en premier. Ensuite on trace les deux grands axes principaux perpendiculaires (cardo et decumanus) pour finir par les axes secondaires qui définissent les endroits où seront implantées les tentes. On termine en fixant le périmètre et en indiquant les emplacements des 4 portes situées à chaque extrémité des voies principales. Le plan du camp est un standard commun à l’armée romaine, ainsi un messager venant de n’importe quelle unité sait immédiatement où il doit se rendre.

 

Ce type de camp provisoire malgré l’aspect imposant de la tâche était réalisé en deux heures. En effet lorsque la légion arrive sur le site tout est indiqué au moyen de piquets de couleurs. En consacrant 3000 hommes par équipes de deux (un piocheur, un pelleteur) le volume de terre à traiter par équipe n’était que d’à peu près 3 m3. Pendant ce temps là 1500 à 2000 hommes déboisaient et débroussaillaient le périmètre du camp sur au moins 50m et préparaient les défenses : branchages d’arrêt (cervi) autour du camp, le système de fermeture des entrées. Il ne reste plus qu’à monter les quelques 800 tentes qui abriteront l’ensemble de la troupe.

 

La centurie romaine composée de 80 légionnaire est divisée en 10 groupes, le contubernium (pluriel : contubernii) composés de huit hommes les contubernalis. Chaque contubernium est logé dans une tente, la papilio et dispose d’ustensiles de cuisine, d’une meule pour faire de la farine et de divers outils (pelle, dolabra, tranche-gazon, …). Théoriquement une mule est attribuée pour chaque contubernium. Chaque centurie dispose donc de 10 tentes plus une réservée au seul usage du centurion.

 

Attaquer un tel dispositif équivalait à un suicide. Du fait du débroussaillage, l’attaque par surprise était exclue. L’assaillant devait en outre se frayer un chemin à travers les cervi, descendre dans le fossé pour ensuite grimper le long de l’agger rendu glissant par l’adjonction des mottes de gazon, tenter de franchir la palissade haute de 1,40m pour ensuite se retrouver face aux boucliers des légionnaires. La nuit une sentinelle était posté tous les 10 à 15 mètres. En outre tous les 50 mètres des postes d’hommes dormant en armes, prêts à intervenir venaient renforcer le dispositif. Le plus important était que grâce à ce plan standard et à l’entraînement, en cas d’alerte chaque homme savait exactement où il devait aller se poster et ce qu’il devait faire. Il en allait de même pour les unités placées en réserve, sur un simple ordre elles savaient exactement quelle devait être leur tâche et où elle devaient se rendre.

 

La vie au camp est plutôt rude. On se lève à l’aube pour se rassembler devant la tente du centurion, ensuite les centurions vont saluer les tribuns qui à leur tour iront saluer le légat. Celui-ci transmet ses ordres pour la journée à ces mêmes tribuns qui vont les répéter aux centurions,… Le gradé de service, le tessarius, note le mot de passe du jour, ainsi que le tableau de service (gardes, corvées, punitions,…) sur une tessère. La vie du légionnaire est réglée par des sonneries qui annoncent le réveil, la soupe, les corvées,… Des gardes sont postés près des enseignes de la légion et de l’autel où trône la statue de l’empereur, devant la prison également. Des patrouilles sont envoyées à l’extérieur, des hommes sont chargés de porter les messages, d’autres encore sont affectés à la surveillance des chevaux et animaux de bât. On envoie des hommes de corvée de bois (ad lignum), d’eau pour le bain (ad aquam balnei),… Les légionnaires spécialisés dans des tâches techniques (travail du cuir, forge,…) sont exempts de corvées, ce sont les immunes. L’entraînement a lieu dans un enclos situé à l’extérieur du camp, le campus.

 

Par Sextus Ahenobarbus du Nettus.

The Roman camp

Roman legions on campaign set up an entrenched camp at every halt, even if only for a single night. It seems that this practice was introduced after Camille's reform, but unfortunately there is nothing to date it formally. In addition to their kit, each legionnaire carried two square wooden stakes, ending in a point at each end and measuring approximately 1.70m in length. These were to be planted (at an average depth of 30cm) at the top of the earthen embankment and tied together at ground level and at the top to form a palisade (vallum), giving the camp an entrenched perimeter of around 1,760 meters (580m x 290m) or a surface area of 16.82 hectares.

The earthen levee (agger) was made up of earth excavated from the ditch (fossa) dug in front of it. The ditch was 4.50 m wide and 2.25 m deep. As for the levee, its base was 5.50m wide and 1.25m high, with a 2.75m-wide summit. The outer surface of the earthen levee was covered with clumps of grass removed during the digging of the ditch, making the sloping surface slippery for any enemy, and securing the countervallation to avoid the risk of a landslide.

The camp site was chosen by a detachment of scouts led by a tribune. The officer always took care to choose a flat spot, as uncluttered as possible and close to a watering place and meadows providing fodder for the horses and cattle used in the train. The men under the command of the tribune survey the terrain. The location of the legate's tent, thepraetorium, the altar, the tribune and the ensign tent are determined first. Next, the two main perpendicular axes (cardo and decumanus) are drawn, followed by the secondary axes that define where the tents will be set up. We finish by setting the perimeter and indicating the locations of the 4 gates at each end of the main roads. The camp plan is a common standard in the Roman army, so a messenger from any unit knows immediately where he has to go.

Despite the imposing nature of the task, this type of temporary camp was completed in just two hours. When the legion arrived on site, everything was marked out with coloured stakes. With 3,000 men working in teams of two (one digger, one shoveller), the volume of earth to be treated per team was only around 3m3. Meanwhile, 1,500 to 2,000 men cleared at least 50m of trees and bushes around the perimeter of the camp, and prepared the defences:cervibranches around the camp, and the system for closing the entrances. All that remained was to erect the 800 or so tents that would house the entire troop.

The Roman centurie, made up of 80 legionnaires, is divided into 10 groups, the contubernium (plural: contubernii) made up of eight men, the contubernalis. Each contubernium was housed in a tent, the papilio, and provided with cooking utensils, a millstone for making flour and various tools (shovel, dolabra, slicer, etc.). Theoretically, a mule is allocated to each contubernium. Each centurie therefore had 10 tents plus one reserved for the centurion's use.

Attacking such a device was tantamount to suicide. The clearing of the undergrowth ruled out a surprise attack. In addition, the attacker had to make his way through the cervi, down into the ditch and then climb up the agger made slippery by the addition of sods, attempt to cross the 1.40m-high palisade and find himself facing the legionnaires' shields. At night, a sentry was posted every 10 to 15 meters. In addition, every 50 meters, posts of sleeping men in arms, ready to intervene, reinforced the system. The most important thing was that, thanks to this standard plan and to training, in the event of an alert every man knew exactly where he had to be and what he had to do. The same applied to the units placed in reserve, who, on a simple order, knew exactly what their task was and where they were to go.

Life in the camp is pretty rough. We rise at dawn to gather in front of the centurion's tent, then the centurions go to greet the tribunes, who in turn go to greet the legate. The legate then passes on his orders for the day to the tribunes, who repeat them to the centurions. The officer on duty, the tessarius, writes down the day's password, as well as the duty roster (guards, chores, punishments, etc.) on a tessera. The legionary's life was regulated by bells announcing wake-up calls, soup, chores, etc. Guards were posted near the legion's ensigns and the altar where the statue of the emperor was enthroned, as well as in front of the prison. Patrols were sent out, men were assigned to carry messages, and others were assigned to watch over horses and pack animals. Men were sent out to fetch wood (ad lignum), water for bathing (ad aquam balnei), etc. Legionnaires who specialized in technical tasks (leatherworking, blacksmithing, etc.) were exempt from chores: these were the immunes. Training takes place in an enclosure outside the camp, the campus.

By Sextus Ahenobarbus of Nettus.

 

 

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